Si vous avez déjà regardé une vidéo de Benjamin Bayart vous ne pouvez pas être passé à côté du parallèle entre l’internet et l’imprimerie, pour reprendre les propos du président de FDN :
L’imprimerie a permis au peuple de lire, Internet lui permettra d’écrire.
Et si le changement était encore plus important que cela ?
Je vous propose ici l’annalogie développée par Serge Soudoplatoff dans une vidéo essayant de répondre à la question Comment internet change nos organisations :
En s’appuyant sur la difficulté d’apprentissage de ce nouveau mode de communication qu’est l’internet, il nous explique qu’il préfère la comparaison avec l’invention de l’alphabet et celle de l’écriture. Et effectivement, il semble logique qu’il y a 3500 années, lorsqu’on vous explique que pour écrire un arbre, vous ne devez plus passer par l’analogie de l’image mais par un regroupement de symboles abstraits qui ne signifient rien pour vous, Mme Michu à dû avoir quelques difficultés à s’adapter.
Aujourd’hui cela vous fait probablement sourir, parce que vous avez appris très jeune à écrire (essayez d’apprendre l’arabe ou le une langue asiatique à alphabet non latin), tout comme certaines personnes parlent d’apprendre l’internet à l’école. Ce qui n’est pas étonnant puisqu’il faut compter plusieurs années pour s’approprier l’internet. À partir de là le parallèle semble plus convainquant et nous pouvons nous pencher sur les conséquences de l’apparition de cette invention.
Comme aujourd’hui certains essayent d’empêcher la révolution qu’est internet de se faire ou, comme aime à le rappeler Mme Marland-Militello sur son blog, développer un internet « civilisé », cela peut paraître aberrant mais certains ont préférés « civiliser » l’alphabet en confiant à des fonctionnaires le soin de traduire ce nouvel alphabet barbare en l’ancien car jugé trop compliqué et le peuple incapable d’apprendre et de s’adapter. Résultat ? Ce peuple était l’égypte antique et les fonctionnaires, les scribes.
À l’opposé les grecs ont accepté cette nouveauté, ce la sont appropriés et ont même légiféré sur le sujet au travers de la loi de Charondas, rapportée par Diodore de Sicile :
Aux termes de cette loi, tous les fils des citoyens devaient apprendre à lire et ce serait la ville qui paierait les maîtres.
Ce qui leurs permis des prouesses scientifiques, comme calculer le diamètre de la Terre 150 ans avant J. C. alors que la civilisation égyptienne s’éteindra une centaine d’années après…
Mise à jour 03/11/2010 : Comme le fait remarquer Christophe l’analogie présentée ici a été évoqué plus tôt par Michel Serres au cours d’une conférence à l’INRIA : Les nouvelles technologies : révolution culturelle et cognitive, que je vous invite à regarder également.